Des dirigeants syndicaux condamnés à la prison après avoir organisé une manifestation

Le 1er mars 2019, le président et cinq autres dirigeants et membres du syndicat des employé(e)s de l’hôtel Tharabar Gate, dans la zone archéologique de Bagan, au Myanmar, ont été condamnés pour avoir organisé une marche pacifique en réaction à la destruction du camp de solidarité du syndicat par la police, en décembre 2018. Les six syndicalistes ont été condamnés à un mois d’emprisonnement et arrêtés dès l’annonce du verdict.
Les membres du syndicat de l’hôtel Tharabar Gate étaient confrontés à une attitude agressive de la direction depuis l’enregistrement de leur syndicat, en 2015. Une première tentative de licencier le président du syndicat, Ko Nay Myo Win, avait alors avorté grâce à une action collective. Les syndicats d’autres hôtels de cette célèbre destination touristique s’étaient regroupés pour former le syndicat local Bagan-Nyaung Oo (HLOB), dont Ko Nay Myo Win avait été élu président. En 2018, la direction a de nouveau cherché à licencier le président du syndicat, ainsi que 11 autres employés, parmi lesquels deux membres dirigeants du syndicat et sept membres actifs. Le HLOB a riposté en organisant une vigoureuse campagne de protestation et, à partir du mois d’octobre, les membres du syndicat, leur famille et leurs sympathisants tenaient un camp de solidarité dans l’espace public.
Suite à la violente intervention de la police pour détruire le camp en décembre 2018, le syndicat a organisé sa marche de protestation pour se rendre au bureau des autorités régionales de Mandalay. La police a fait usage de la force pour disperser le cortège en formation, ce qui a donné lieu à l’arrestation de 13 membres syndicaux et militants, et au jugement de six d’entre eux, le 1er mars 2019.
Les six représentants syndicaux emprisonnés ont purgé l’intégralité de leur peine de prison et ont été libérés le 29 mars 2019.